mercredi 2 décembre 2015


PIERRE LARIVIÈRE – BÂTISSEUR CULTUREL

Pierre Larivière reçoit des mains de Carole Poirier, députée d’Hochelaga-Maisonneuve, la Médaille de l’Assemblée nationale, un honneur qui couronne la carrière d’un bâtisseur !
Fier de ses origines, Pierre participe dès 1978 à la fondation de l’Atelier d’histoire et devient en 1983 le président des fêtes du centenaire du quartier Hochelaga-Maisonneuve. Initiateur de nombreux projets culturels qui ont rayonné dans toute la francophonie, il est nommé Chevalier de l’Ordre de la Pléiade en 1998. Parmi ses bons coups, mentionnons : les Petits bonheurs, Coup de coeur francophone, le Festival Orgue et Couleurs, la relance des Concerts populaires et du Festival Transatlantique, la Rue de la Poésie, la galerie d’art Laliberté et les Découvertes théâtrales.
Il est de tous les combats pour son quartier : la sauvegarde de l’orgue de l’église du Très-Saint-Nom-de-Jésus, la création du musée du Château Dufresne, Tourisme Hochelaga-Maisonneuve et le premier Parcours des droits de l’enfant au Québec.
Impliqué pendant de nombreuses années dans tous les lieux de concertation dont la culture, l’enfance, la jeunesse et la famille, M. Larivière participe activement à la vie citoyenne en s’impliquant dans plu­sieurs organismes. Parmi ceux-ci : Réseau indépendant des diffuseurs d’événements artistiques unis (RIDEAU), CIBL Radio-Montréal, la Société d’habitation populaire de l’Est de Montréal (SHAPEM), le CLSC H-M, le Collectif du 8 mars, la Semaine des Sciences, PRO-EST.
Enfin, ce «visionnaire d’action» dirige depuis 32 ans les destinées de la maison de la culture Maison­neuve. Véritable pilier du développement, cette institution a su ressembler autour d’elle les forces vives de la culture au bénéfice des citoyens et citoyennes d’Hochelaga-Maisonneuve.


«Cette reconnaissance que je reçois aujourd’hui, je veux la partager avec mon équipe, mes collabora­teurs d’hier et d’aujourd’hui et mes nombreux partenaires qui m’ont appuyé tout au long de ma quête de faire du quartier Hochelaga-Maisonneuve un milieu de vie, de partage et de solidarité.»


mardi 1 décembre 2015

26 novembre 1831 : décès à Longue-Pointe de William Satchwell Leney, célèbre graveur d’origine anglaise

William Satchwell Leney naît le 16 janvier 1769 à Lambeth (1), aujourd’hui un quartier dans le centre de Londres. Il est le fils d’Alexander Leney et de Susanna Sharp. Il est baptisé à l’église anglicane de Saint Matthew de Bethnal Green deux jours plus tard (2). Leney étudie avec Peltro William Tomkins, célèbre dessinateur et graveur de son époque. Celui-ci était le graveur attitré de la reine Charlotte et le professeur de dessin de la princesse royale. Leney deviendra rapidement très habile pour pratiquer la gravure à l’outil et en pointillé. Il avait atteint la notoriété déjà à sa majorité. Durant sa carrière anglaise, il a exécuté de nombreux portraits et des illustrations de magazines. Il a beaucoup travaillé pour le théâtre : d’abord des scènes de pièces de théâtre pour le British Theatre de John Bell (1791-97) et surtout pour avoir gravé dans les années 1790 six plaques pour l’édition de la Galerie de Shakespeare du graveur et éditeur John Boydell (3). La plus connue est une illustration de la pièce Henry IV d’après Henry Fuseli mettant en scène Doll Tearsheet, Falstaff, Henri IV et Poins et publiée le 25 mars 1795.Leney.Shakespeare1795


Source: Doll Tearsheet, Falstaff, Henry et Poirs, Metropolitan Museum of Art, 42.119.534
Il a aussi gravé en grand format la célèbre «Descente de la Croix» d’après Rubens ce qui lui mérita une médaille d’or.
Vers 1805 ou 1806, il quitte l’Angleterre pour les États-Unis et s’installe à New York avec sa femme Sarah White et ses enfants. La jeune république accueille à bras ouverts un graveur de talent comme Leney. Celui-ci ne tardera pas à obtenir de nombreux contrats. L’annuaire de New York de 1806-07 le montre vivant sur Greenwich Street, près du marché. Le premier projet d’importance sera de graver plusieurs illustrations pour l’édition de 1807 de la Bible in-quarto d’Isaac Collins. Au cours de sa carrière, il gravera de nombreux paysages de la ville de New York. Il travaille également sur des portraits pour l’édition de 1815 du Repository of the lives and portraits of distinguished American characters de Delaplaine. Il est célèbre pour ses portraits des anciens présidents George Washington et John Adams, de l’inventeur du bateau à vapeur Robert Fulton et de nombreux autres. En 1812, il s’associe à William Rollinson, graveur de billets de banque qui a développé une machine pour tracer des lignes ondulées de façon à créer des marges sur le billet; c’était une façon d’éviter la contrefaçon, très courante à l’époque. Leney grava un spécimen qui, une fois approuvé par les propriétaires des banques, leur apportèrent de nombreux contrats non seulement aux États-Unis, mais au Bas-Canada. C’est ainsi qu’en 1817, Leney et Rollinson obtiennent un contrat de la Montreal Bank, devenue la Bank of Montreal en 1822. Des billets de un, deux, cinq, dix et cent dollars furent émis de 1817 à 1822 avec la mention de Leney & Rollinson (4). Voici un exemple de billet :
1505
Source: Gracieuseté du Service des archives de BMO; numéro d’archives 1505 : 1819, billet de 5$, émis par la Banque de Montréal. 
Le Musée de la Banque du Canada possède un billet de 10 et un de 100 dollars de 1822.
Vers 1820, William S. Leney s’installe à Longue Pointe avec sa famille et achète le lot #332 (5) dans le premier rang de la paroisse Saint-François-d’Assise. C’est une terre de 200 arpents selon le recensement de 1851.
Lot#332
Source: Atlas de Hopkins de 1879, BANQ, Collection numérique
Selon l’auteur anonyme d’une histoire des Ogilvies, William Leney semblait peu intéressé à suivre les traces de son père. Il l’incita à déménager au Canada et à acheter une terre (6). Nous sommes assurés qu’il est établi à Longue-Pointe en octobre 1820 : il reçoit alors la visite de William Dunlap qu’il avait connu à New York (7). Sept personnes habitent la ferme en 1825. L’information est confirmée par le Recensement du Bas-Canada et le Dénombrement du comté de Montréal par MM Louis Guy et Jacques Viger. Dans ce dernier document, les auteurs ont ajouté la note suivante «graveur anglais, de mérite». En plus de William Satchwell et de Sarah White, nous avons pu identifier trois des enfants : William, John et Clarissa. Nous ignorons pour le moment le nom des deux autres personnes.
Même s’il vit tranquillement à la campagne, William Satchwell Leney continue de travailler la gravure. C’est lui qui illustre la page frontispice du premier numéro de la revue Canadian Magazine and Literary Repository en juillet 1823.
Dans une biographie de la famille McCord, l’arrière-petite-fille de Leney, Charlotte Dickson Leney Gage raconte qu’il aimait travailler avec les instruments strictement nécessaires et sur le plus simple des bureaux. C’est elle qui, en 1917, remettra sept outils originaux de son aïeul à David Ross McCord, le fondateur du musée du même nom. Les sept outils portent chacun un «Y», marque personnelle de Leney gravée par lui-même (8). Il s’agit d’une gouge, d’une sonde, d’un stylet, d’un ciseau, de deux poinçons et d’un outil à pointe rhomboïdale (9).
Leney.outils
Leney fait la rencontre de Robert Auchmuty Sproule, un aquarelliste et miniaturiste britannique arrivé au Bas-Canada en 1826. Celui-ci annonce en novembre 1829 son intention de produire six aquarelles représentant des scènes du Vieux-Montréal. Elles seront gravées sur des plaques de cuivre par Leney et publiées en 1830 par Adolphus Bourne. Cinq des originaux sont actuellement dans la collection du Musée McCord. La plus connue est présentée ci-dessous. On peut affirmer que ceci marque le véritable début de la gravure au Canada (10). Une autre édition sera publiée dans les années 1880.
Leney.Montréal
Source: Toronto Public Library, numéro de référence: JRR 114 Cab IV (Sproule)
En 1828, la Montreal Mechanics Institution (MMI) est fondée à Montréal pour développer les arts et métiers. William S. Leney fera le don d’une plaque de cuivre gravée pour marquer les débuts de l’institution. Pour cela, il sera fait membre à vie. Robert A. Sproule est aussi membre du MMI (11).
William Satchwell Leney meurt à Longue-Pointe le 26 novembre 1831. Le service funèbre a lieu le 1er décembre à l’église Christ Church, alors sur la rue Notre-Dame. Il est inhumé sur sa ferme. Ses restes ainsi que ceux de Sarah White, décédée le 23 juin 1834, sont transférés au cimetière Mont-Royal le 14 décembre 1910. William Satchwell Leney repose à côté de sa femme et de son petit-fils Andrew dans la section G2, lot 1253 de ce cimetière (12).
Leney.1
Photo: André Cousineau, Collection personnelle
Dans les années 1950, une rue du quartier Mercier fut baptisée en son honneur. Elle était située immédiatement au sud d’Honoré-Beaugrand, entre Liébert et Lepailleur. Elle porte depuis le 2 novembre 1976 le nom de rue Gustave-Bleau en l’honneur du curé fondateur de la paroisse Sainte-Louise-de-Marillac (13).
RueLeney
Source: Atlas de 1954, BANQ, Collection numérique
Certains des enfants de William S. Leney et de Sarah White vont passer leur vie, ou du moins une partie, à Longue-Pointe.
1° William Leney (1801-1884)
Il prend la succession de son père à la direction de la ferme après la mort de celui-ci en 1831. Il avait épousé la fille d’un voisin, Helen Muirhead, le 26 mars 1828 à la St. Andrew’s Prebytarian Church de Montréal. Le recensement de 1851 montre qu’il est un agriculteur prospère de Longue-Pointe. Sur les 200 arpents de la terre, 163 sont en culture (112 ayant donné une récolte en 1851, 50 en prairie et 1 en verger), le reste étant en bois debout. Il meurt le 15 février 1884. En 1888, après la mort de sa femme l’année précédente, le lot #332 des Leney et le lot #335 de Joseph Toupin sont réunis à St-Jean-de-Dieu. Son fils Andrew possède une terre à l’ouest de celle de son père. Il sera pendant un temps conseiller de Longue-Pointe, soit de 1886-87 à 1890-91. Avec sa mort le 31 janvier 1912, s’éteint la lignée des Leney de Longue-Pointe. La jumelle d’Andrew, Sarah, épouse le 10 septembre 1854 Alexander Walker Ogilvie, un des fondateurs de la célèbre minoterie Ogilvie.
2°John Leney (1809-1876)
Né le 18 décembre 1809 à New York, il s’installe avec ses parents à Longue-Pointe. Bien que presbytérien, il épouse Henriette Dumont à Saint-François-d’Assise le 15 janvier 1833.  Il quitte Longue-Pointe puisque, lors du décès de son fils John le 18 décembre 1847, on le dit fermier sur le rang de la Grande Côte à Sainte-Thérèse. Lors du recensement de 1861, il habite Stanstead en Estrie. Il décède le 6 janvier 1876 et est enterré dans le cimetière de Fitch Bay en Estrie.
3° Clarissa Leney (1818-1893)
Elle est née le 16 mai 1818 à New York. Elle épouse d’abord Walker Millar en 1837 puis Casimir Galibert le 6 avril 1861 à la Christ Church Cathedral; celui-ci fut maire de Longue-Pointe du 5 février 1877 au 22 janvier 1881 puis de nouveau du 11 avril 1882 au 5 janvier 1884. Clarissa meurt à Montréal le 8 décembre 1893.
(1) Voir inscription sur la pierre tombale de W.S. Leney; merci à Susan McGuire, historienne bénévole de la Bibliothèque Atwater pour les précieuses informations sur W.S. Leney
(2) De nombreux renseignements sur la généalogie de Leney et de sa famille ont été trouvés sur le site d’Ancestry.ca.
(3) De nombreuses notices biographiques nous ont permis d’esquisser à grands traits la vie de W.S. Leney parmi lesquelles: Dictionary of National Biography, 1885-1900, Volume 33, Londres, Smith, Elder and Co; Dictionary of American Biography, Volume 11, New York, Charles Scribner’s Sons, 1943; William S. Baker, American engravers and their works, Philadelphia, Gebbie & Barrie Publishers, 1875
(4) Collection nationale de monnaies, Musée de la Banque du Canada
(5) Voir Atlas de Hopkins, 1879, BANQ, Collection numérique
(6) The Ogilvies of Montreal, Montreal, Gazette Printing Co., 1904
(7) William Dunlap, History of the rise and progress of the arts and design in the United States, Vol. I, New York, George P. Scott & Co., 1834
(8) Pamela Miller, La famille McCord, une vision passionnée, Musée McCord d’histoire canadienne, Montréal, 1993
(9) Numéros de catalogue M2575 à M2580 et M2582; merci à Nora Hague, catalogueure sénior du Musée McCord, pour ces informations
(10) Patricia Fleming, Gilles Gallichan, Yvan Lamonde, Histoire du livre et de l’imprimé au Canada, Vol. 1, Montréal, PUM, 2004
(11) Susan McGuire, History of the Mechanics Institute of Montreal à l’adresse suivante: http://www.atwaterlibrary.ca/history-and-archives/history-of-the-mechanics-institute-of-montreal/
(12) Service de renseignements du Cimetière Mont-Royal
(13) Répertoire historique des patronymes montréalais à l’adresse suivante :http://ville.montreal.qc.ca/portal/page?_pageid=1560,11245605&_dad=portal&_schema=PORTAL
 André Cousineau
https://ahmhm.wordpress.com/histoires-de-mercier-hochelaga-maisonneuve/

jeudi 29 octobre 2015

Communiqué de presse
POUR DIFFUSION IMMÉDIATE

Hochelaga-Maisonneuve, 28 octobre 2015

Le Comité défense de droits de La Table de quartier Hochelaga-Maisonneuve a relancé sa campagne «Hochelaga-Maisonneuve réagit à l'austérité» ce matin, devant le Pavillon d'éducation communautaire (PEC), en pleine campagne de sauvetage (voircommuniqué de presse en ligne).
(En images sur Facebook)
En point de presse, le Comité défense de droits a dévoilé les tuiles de doléances que des citoyenNEs avaient écrites en regard à l'austérité et de ses impacts au quotidien. Madame Jeannelle Bouffard, porte-parole du Comité à ouvert les prises de parole en rappelant les cinq revendications portées par La Table de quartier qui sont : un réinvestissement massif dans les services publics et les programmes sociaux ; une gratuité et l'accès aux services publics, on s'oppose à la tarification et à la privatisation ; le maintien et le développement des espaces de concertation et des lieux démocratiques pour la société civile ; une fiscalité plus juste et un développement où l'humain et l'environnement priment sur la recherche de profits.
Pour sa part, Michel Roy, directeur général de La Table de quartier a rappelé l'importance du Pavillon d'éducation communautaire (PEC) pour la communauté et que les mesures d'austérité imposées par le gouvernement signifieront moins de services dans la communauté, des coupes importantes pour plusieurs organismes communautaires qui se traduiront par une précarité accrue au sein de la population et un filet de sécurité sociale local remis en question.
Madame Louise Harel, administratrice du conseil d'administration du PEC et députée d'Hochelaga de 1981 à 2008, a exposé comment le PEC est devenu et est toujours un lieu phare, ancré dans le quartier et comment il est menacé par les demandes budgétaires du ministre de l'Éducation. Le PEC c'est quarante années d'éducation populaire et de mobilisation contre l'exclusion sociale; quarante années remises en question par des politiques comptables.
Étienne Potvin-Saintonge, attaché politique de la députée d'Hochelaga Carole Poirier, nous informait des démarches constantes que la députée fait à l'Assemblée nationale pour la survie du PEC et des cinq autres Centres d'éducation populaire de Montréal.
Plusieurs groupes ont signalé l'importance capitale du PEC dans leur propre création et développement: la radio communautaire CIBL, Le Chic Resto Pop, La Marie Debout!, La Puce, ressource informatique, L'Association pour la défense des droits sociaux du Montréal métropolitain (ADDS-MM), le Comité chômage de l'Est de Montréal, Un Prolongement à la famille de Montréal, le Regroupement pour la valorisation de la paternité (RVP), Le Tour de lire, les Jeunes musiciens du monde, Le Mouvement autonome et solidaire des sans-emploi (Le MASSE) et La Table de quartier Hochelaga-Maisonneuve. D'autres groupes, absents à la conférence ont également signifié cette importance par courriel.
Pour connaître la campagne «HM réagit à l'austérité» du printemps dernier, consultez le document en ligne : «Austérité : revendications et préoccupations du quartier Hochelaga-Maisonneuve».
Le prochain rendez-vous : les Comités éducation et défense de droits de La Table de quartier ont prévu une mobilisation, le vendredi 20 novembre à 16h dans le cadre de la journée internationale de l'enfant devant l'école Baril (3603, rue Adampour partager des récits concrets des coupures en éducation et dans les services publics pour la population. Soyons touTEs ensemble derrière l'éducation de nos enfants!
- 30 -


Dominic Morissette
agent de communication

La Table de quartier Hochelaga-Maisonneuve

communication@ltqhm.org
514 523-5395, poste 200

lundi 10 août 2015

Carnaval Estival

                                                                                                                                                                                   Communiqué 
                                                                                                                                                                                   Pour diffusion immédiate



Une fête déjantée aux couleurs du monde !


Montréal, le 03 août 2015 – Le Carnaval Estival Mercier-Hochelaga-Maisonneuve est de retour pour 4 jours de fête et d’animations gratuites ! La Table de concertation sur la culture Mercier–Hochelaga-Maisonneuve (TCCMHM) et la Corporation d’animation des places publiques (CAPP) organisent pour la 6ème année consécutive cet événement haut en couleurs, qui s’installera les 8 et 9 août Place Simon-Valois, le 14 août à l’Esplanade Financière Sun Life et le 15 août à la Promenade Bellerive. Préparez-vous à en avoir plein les yeux !
« C’est avec plaisir que nous accueillons à nouveau la 6e édition du Carnaval Estival dans l’arrondissement de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve. Le Carnaval rejoint des milliers de résidents, des plus petits aux plus vieux dans une ambiance festive à laquelle nous sommes fiers de nous y associer. Non seulement ces activités contribuent à améliorer la qualité de notre milieu de vie, ils constituent aussi une opportunité de faire de belles rencontres, entre voisins, entre montréalais. Une belle façon pour toute la famille de profiter de l’été ! », a affirmé le conseiller d’Hochelaga, M. Éric Alan Caldwell.

Une programmation colorée et festive !

Rendez-vous Place Simon-Valois, le samedi 8 août dès 11h. Cette journée, placée sous le signe des musiques du monde, vous fera vivre un voyage inoubliable. À 13h, Baratambours vous emmènera en Afrique de l’Ouest grâce à des animations interactives comprenant percussions et mouvements de danse festifs. S’en suivra Gotta Lago, artiste africain, qui enivrera votre périple avec des mélodies et rythmes typiques du continent. Traverser ensuite la Méditerranée et découvrez-y la culture espagnole à travers un spectacle de flamenco réalisé par Caroline Planté en collaboration avec le Festival de flamenco de Montréal. En fin de journée, poursuivez votre tour du monde avec Miguel Fenton Band, artiste latino/populaire, qui vous transportera dans son univers ensoleillé et rythmé des tropiques. Cette première journée prendra fin sous le soleil africain grâce à la voix dIlam et de ses chansons reggae/blues/afro-folk.
Afin de lancer officiellement les festivités du Carnaval Estival, une parade défilera dès 19h. Retrouvez-y entre autres des marionnettes géantes du Théatre Sans FilDanse en famille, un magicien, des sirènes et toutes sortes de personnages loufoques. Le défilé se fera sur le lien vert, chemin piétonnier de revitalisation urbaine intégrée, entre le Parc Dézéry-Préfontaine et la Place Simon-Valois.

Le lendemain, dimanche 9 août, les animations continueront Place Simon-Valois, cette fois-ci dans un univers plus populaire.  Le groupe Oxy-jeunes s’emparera de la scène à 13h pour un spectacle alliant danse, DJ et compositions originales. De quoi vous mettre directement dans l’ambiance ! Venez ensuite apprécier le talent de La Nef et son univers traditionnel de musique du monde grâce à son spectacle Celticlassique mélangeant musique celtique et musique classique. En fin d’après-midi, ce sera au tour de Chante ta voie d’enflammer la scène grâce à leurs fameuses reprises populaires. Changement de registre avec le prochain artiste, The Groove Headz, qui viendra partager avec vous ses chansons empreintes de blues. Finissez la journée par un tour à la Nouvelle-Orléans grâce aux Jazz Street Boyz et leur répertoire jazz/blues.

La grande fête foraine du vendredi 14 août aura lieu à l’Esplanade Financière Sun Life de 10h à 20h. Petits et grands pourront plonger dans une ambiance de fête et s’amuser au travers de nombreuses animations et activités prévues pour l’occasion. Tout au long de la journée, jeux de foire et jeux d’adresses géants, maquillage pour enfants, jeu gonflable, parcours sportifs et acrobatiques, seront proposés pour le plaisir de tous. De plus, les Foutoukours vous emmèneront dans un monde de magie interactive, de théatre, de danse et d’art clownesque. Lors de cette fête, le groupe Baratangaprendra possession de la scène et vous fera vivre un moment musical interactif à base de percussions.

Direction la Promenade Bellerive pour ce dernier jour carnavalesque. Le samedi 15 août, de 11h à 18h, les artistes prendront possession de la scène! Dès 11h, Danse en famille se chargera de vous faire bouger au rythme des percussions et de mouvements africains. À 13h, Chante ta voie sera en spectacle accompagné de son invité spécial Raphael Roberge, jeune chanteur québécois. Ensemble, ils vous réinterpréteront les succès des chansons que vous connaissez tous. Continuez en rythme cette journée avec le Bloco Cançaõ Show, un groupe de percussions brésiliennes qui saura vous transmettre l’énergie latine. Finalement, la compagnie musicale La Nef clôturera cette journée et par la même occasion le Carnaval Estival, avec son spectacle Celticlassique, mélange de musique celtique et classique.

Tout au long de l’événement, vous aurez, de plus l’occasion découvrir le travail des artistes et des peintres en direct, un musée des curiosités et des performances de tout genre. Vous pourrez aussi en profiter pour croiser divers artistes tels qu’un magicien et un médium et ce, pendant les 4 jours. 

La 6ème édition du Carnaval Estival Mercier–Hochelaga-Maisonneuve sera unique et diversifiée. Cet événement, marqué par un mélange de culture à travers la musique, la danse et les animations vous fera voyager aux quatre coins du monde, le tout dans une ambiance survoltée et haute en couleurs !

Ce projet bénéficie du soutien financier de la Ville de Montréal.

-30-

Pour plus de renseignements, contactez : 

Audrey Champagne
Chargée de communication et mise en marché
Corporation d'animation des places publiques

jeudi 11 juin 2015


BOUSSOLE POUR L’EST :
À LA DÉCOUVERTE DE MERCIER ET DE MAISONNEUVE

En collaboration avec la Maison de la culture Maisonneuve, le Comité musique Maisonneuve, la Société d’animation de la Promenade-Bellerive, la bibliothèque Maisonneuve et la Paroisse Très-Saint-Nom-de-Jésus, l’Atelier d’histoire Mercier-Hochelaga-Maisonneuve présente «Boussole pour l’Est : À la découverte de Mercier et de Maisonneuve», série de visites guidées pédestres qui se tiendront du 26 juin au 7 septembre 2015.

Dans la foulée du 100e anniversaire du bain public Maisonneuve, de la caserne Letourneux et des orgues Casavant de l’église Très-Saint-Nom-de-Jésus, l'Atelier d'histoire Mercier-Hochelaga-Maisonneuve propose un parcours animé, en plein coeur de l'ancienne Cité de Maisonneuve! La visite permettra de découvrir le bain Maisonneuve et ses alentours marqués par d'autres éléments remarquables, mais aussi d’entrer à l’intérieur de l’ancien Hôtel de ville de Maisonneuve et de l’église Très-Saint-Nom-de-Jésus!

L’AHMHM souhaite également mettre en valeur le parc de la Promenade-Bellerive, situé dans Mercier-Est, aux abords du fleuve Saint-Laurent et du Port de Montréal. Les visiteurs pourront suivre le guide et parcourir à pied ce site qui fut le témoin privilégié des grandes transformations qu’a connu le secteur depuis un siècle. Passant d’une simple aire ouverte sur le fleuve à un milieu de vie où plusieurs citoyens choisissent de s'y établir, ce site permet également de retracer le riche passé fluvial de l’Est de Montréal!

QUAND : DU 26 JUIN AU 7 SEPTEMBRE 2015

HORAIRE : 

MAISONNEUVE : VENDREDI –SAMEDI- DIMANCHE À 13H30 ET 15H30, Départ au 4200 rue Ontario Est, Montréal

PROMENADE-BELLERIVE : SAMEDI-DIMANCHE-LUNDI-MARDI À 10H, Départ au 8300 rue Bellerive, Montréal


Infos et réservations : @ reservations.ahmhm@gmail.com
Tél : Maisonneuve : 514 899-9979
Tél : Promenade-Bellerive : (514) 493-1967

jeudi 4 juin 2015

Exposition Le Plateau de Michel Tremblay :
l’esprit du Plateau-Mont-Royal des années 1940-1960

L’exposition Le Plateau de Michel Tremblay a été conçue et réalisée par Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ) en collaboration avec le Partenariat de recherche Montréal, plaque tournante des échanges, ainsi qu’avec le LHPM de l’Université du Québec à Montréal (UQAM), tous deux dirigés par Joanne Burgess, professeure d’histoire à l’UQAM et commissaire de l’exposition.

Portrait des lieux au cœur de l’œuvre du grand dramaturge montréalais, l’exposition Le Plateau de Michel Tremblay propose une lecture plurielle du Plateau-Mont-Royal des années 1940-1960. Quatre cylindres immersifs thématiques permettent au visiteur de se plonger dans différents univers. Les quelque 40 photographies présentées prennent une dimension nouvelle grâce à l’ambiance sonore qui les enveloppe et aux extraits éloquents de l’œuvre de Michel Tremblay lus par Rita Lafontaine. Les textes qui accompagnent les images décrivent l’histoire du quartier, et l’irrésistible graphisme rétro ajoute une touche ludique à l’ensemble.

Les documents visuels sont issus des collections de BAnQ ainsi que des fonds des Archives de la Ville de Montréal, des Archives de la Société de transport de Montréal, de la Société d’histoire du Plateau-Mont-Royal, et du Service des archives et de gestion des documents de l’Université du Québec à Montréal.


                                                                                                                
BANi2c




Hélène Hotton
Coordonnatrice
Laboratoire d'histoire et de patrimoine de Montréal
Montréal, plaque tournante des échanges
Département d'histoire, Université du Québec à Montréal

mardi 19 mai 2015

6 mai 1890 : Incendie de l’asile St-Jean-de-Dieu
Par André Cousineau
Le 6 mai 1890 à 11h35, un violent incendie se déclare à l’asile St-Jean-de-Dieu de Longue-Pointe, asile dirigé par les Sœurs de la Providence. L’incendie débute au troisième étage de l’édifice, dans un placard de la salle Ste-Cécile. Un premier cri d’alarme est donné par une sœur qui aperçoit une fumée abondante sortir du placard. Tout le personnel est rapidement sur pied pour agir. Les patients avaient terminé le dîner et une partie des sœurs le leur. Même si tous se trouvaient prêts à lutter contre l’incendie, il appert que celui-ci avait fait de rapides progrès. De la salle Ste-Cécile, le feu avait gagné le dôme du pavillon central, alimenté par les ventilateurs destinés à aérer les salles, puis la chapelle située dans le corps principal de l’édifice. Ce matin-là, les vents sont du nord-ouest et soufflent en direction des étages occupés par les femmes. Malgré l’aide des pompiers de Montréal des postes 7 et 8 qui arrivent à la rescousse, il devient rapidement évident que, malgré les pompes et réservoirs intérieurs que possède l’asile, la violence des flammes ne permet que de tenter de sauver les malades. Des employés, des médecins, des sœurs, des tertiaires (1) se mettent à la recherche des survivants qui tentent désespérément de fuir le bâtiment.
À 16h00, il ne reste plus que quelques pans de mur croulant et cinq ou six cheminées. Les journaux locaux parleront d’une centaine de victimes, toutes des femmes, mais le bilan sera ramené à 86 y compris cinq sœurs tertiaires qui y laisseront leur vie en tentant de sauver des malades dont plusieurs, fascinées par les flammes, ne cessent de vouloir y retourner. Ce sont, selon La Patrie, Marie Gravel, Louise Gravel, Demerise Gilbert, Lumina Bouthillier et Victoria McNichols. En plus de ceux des pompiers, des témoins racontent les exploits de plusieurs citoyens de Longue-Pointe ou d’Hochelaga qui tenteront d’arracher des malades aux flammes. Cependant, des grilles installées aux fenêtres embarrasseront les sauveteurs. Il faut mentionner M. F. Laurin, boucher de Longue Pointe. Il eut juste le temps de sortir avant que la toiture de la salle où il se trouvait ne s’effondre, les pompiers devant l’arroser pour le sauver de graves brûlures. Ajoutons les noms de M. Joseph Desève, gardien, M. E.O. Champagne, inspecteur des bouilloires, M. Richard, hôtelier d’Hochelaga, James et Jack O’Rourke, ingénieurs de l’asile et de nombreux autres sans oublier les médecins de l’asile.
Lorsque les pompiers de Montréal arrivèrent, toute la partie occupée par les femmes n’était qu’un immense brasier, l’on espérait donc préserver le côté des hommes. Malheureusement, le vent se mit à changer et bientôt les flammes attaquèrent tout l’édifice. On ne put rien sauver sauf les annexes comme la buanderie et les bâtiments de service.
Le nombre des victimes paraît lourd, mais plusieurs patients seront retrouvés errant dans les environs. On en retracera au centre-ville de Montréal et aussi loin que Terrebonne et Beauharnois. On compte également une centaine de blessés incommodés par la fumée ou brûlés à divers degrés.
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Photo: BANQ, Fonds E.Z. Massicotte
L’on ne sut jamais la cause de l’incendie. Un curieux article du New York Times du 12 mai 1890 mentionne cependant que l’incendie aurait été allumé par une Irlandaise internée à St-Jean-de-Dieu. Le matin de l’incendie, elle aurait déclaré à des amis venus demander son congé: «If you do not like to get the order to-day, you need not get it at all, as there will be no asylum to-morrow.» (2)
Les 1 200 rescapés de l’incendie passeront les prochains jours dans les autres bâtiments de l’asile, heureusement épargnés par les flammes, à l’Asile St-Benoit de Longue-Pointe, dirigés par les Frères de la Charité, à la maison-mère de la Providence et à l’institut des sourdes-muettes, rue St-Denis, à la maison de campagne des Jésuites, rue Notre-Dame à Maisonneuve et également à la résidence de l’honorable Joseph-Rosaire Thibaudeau à Longue Pointe.
Le gouvernement provincial permit que l’on utilise les bâtiments de l’exposition à Montréal pour y accueillir principalement les hommes en attendant la reconstruction.
La genèse de l’asile St-Jean-de-Dieu remonte en 1873. À ce moment, l’asile de Beauport déborde de patients. Le gouvernement du Québec veut donc créer un asile dans la région de Montréal. Or, les Sœurs de la Providence possèdent des installations comme le Couvent St-Isidore à Longue-Pointe mais ne peuvent y accueillir qu’une vingtaine de patients.
Après des pourparlers entre le gouvernement et la congrégation, un acte notarié, passé devant le notaire Jean-Alfred Charlebois de Québec, est signé le 4 octobre 1873 entre Gédéon Ouimet, premier ministre du Québec et sœur Cléophée Têtu, en religion sœur Thérèse-de-Jésus, dépositaire de la Corporation des Sœurs de l’Asile de la Providence de Montréal. On peut donc considérer sœur Thérèse comme la véritable fondatrice de l’asile.
Par cet acte, les sœurs s’engageaient, pour une période de cinq ans, à compter de ce jour, à «loger et recevoir dans leur établissement pour le district de Montréal des personnes idiotes de l’un et l’autre sexe, qui pourraient leur être confiées par le gouvernement, de les nourrir, vêtir, entretenir…». (3)
Déjà à la fin octobre et au début novembre, des patients arrivent de St-Jean de Dorchester et de Beauport. Il faut donc les loger. La communauté décide donc de louer les casernes d’Hochelaga, inoccupées depuis 1870. Elles comprennent l’ancien hôpital militaire, le mess des officiers et la prison militaire. Cette dernière a l’avantage de posséder des cellules dont on peut se servir pour les malades. On prend possession du nouveau local le 7 novembre 1873. On y transféra les patients de sexe masculin soignés au couvent St-Isidore. On y soigna jusqu’à 1 200 patients. Les sœurs de la Providence connaissaient bien ces casernes pour y avoir soigné les Irlandais atteints du choléra durant la grande épidémie de 1847-48.
Les soeurs possédaient un grand terrain à Longue-Pointe, la terre Vinet. En 1868, le curé de Longue-Pointe, Jean-Baptiste Drapeau, leur avait fait don de cette terre de 166 arpents, achetée grâce à un don d’une généreuse bienfaitrice. C’est sur une partie de cette terre que sera construit le nouvel asile.
Sous la direction de sœur Thérèse, la communauté se lança dans la construction d’un nouvel asile sans donations, subventions ou souscriptions. Le problème maintenant était le suivant : quel plan adopter? Sœur Thérèse entreprit un voyage en Ontario et aux États-Unis en compagnie de sœur Godefroy, qui lui succéda à St-Jean-de-Dieu en 1891, et Benjamin Lamontagne, architecte, afin de visiter des établissements destinés à des patients atteints de maladies mentales. À la suite de ce voyage, on adopta un plan semblable, sauf quelques légères modifications, au Mount Hope Retreat à Baltimore, asile terminé en 1870 et dirigé par les sœurs de la Charité. Les travaux commencèrent en avril 1874 et furent terminés en l’espace de seize mois. Le 20 juillet 1875, on pouvait commencer le transfert des premiers patients au nouvel hôpital.
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Source: L’Opinion publique, 20 août 1874, BANQ, Collection numérique
Dans un rapport de 1881 de sœur Thérèse, nous retrouvons une longue description du nouveau bâtiment : le corps principal du bâtiment avait 160’ x 60’ (48,7m x 18,2m); il était uni par deux ailes de chacune 90’ x 40’ (27,4m x 12,1m) à deux autres parties de 120’ x 45’ chacune (36,5m x 13,7m). Les ailes avaient chacune cinq étages, y compris le rez-de-chaussée et les mansardes, tandis que les trois autres corps avaient, avec le rez-de-chaussée et les mansardes, six étages.
Le nombre de pièces est considérable : en plus des parloirs, de la pharmacie, de la chapelle et de la cuisine sur deux étages, des infirmeries, il comprend 79 chambres privées, 27 salles, 23 réfectoires, 51 dortoirs, 150 cellules. Pour le chauffage, il compte huit fournaises. Deux grandes bouilloires fournissent la vapeur nécessaire à la cuisine, à l’eau chaude et à la buanderie. Toutes les pièces contenaient une bouche de ventilation.
Derrière l’asile se trouvaient la buanderie et les autres bâtiments de service, à droite un grand jardin potager; plus loin le cimetière des patients et également, une grande maison servant pour les personnes atteintes de maladies contagieuses.
Alors que les premiers patients arrivent, un nouveau contrat pour une période de vingt ans est signé entre les sœurs et le gouvernement.
Entre 1875 et 1890, on continue d’apporter de nouvelles améliorations comme les bâtiments annexes et ceux de la ferme. Le 23 février 1889, on inaugure même, par une petite fête où la presse montréalaise est invitée, les bâtiments maintenant totalement éclairés à l’électricité. Le dynamo, alimenté par une machine à vapeur, est installé dans la salle de la buanderie. Il faut dire que le nombre de patients augmentait d’année en année : il passe de 408 en décembre 1875 à 1246 en décembre 1889, la dernière année complète avant l’incendie.
Pour continuer d’améliorer la condition des patients et les installations nécessaires, sœur Thérèse effectue en 1889 un voyage épuisant en Europe, aux États-Unis et dans le reste du Canada. Avec les docteurs Bourque et Barolet, attachés à l’asile, sœur Madeleine du Sacré-Cœur et M. Lamothe, avocat de la communauté, elle visitera 40 asiles d’Angleterre, d’Écosse, de Belgique, de France, de l’Italie en plus de certains des États-Unis et du Canada. Les notes et les données recueillies serviront à la reconstruction de l’asile après l’incendie de mai 1890.
Neuf jours après l’incendie, sœur Thérèse prépare déjà les plans de quatorze pavillons temporaires (les «pavillons rouges») selon le modèle de ceux qu’elle a vus en Europe l’année précédente. En trois mois, les pavillons sont terminés. Deux cents ouvriers y travaillèrent d’arrache-pied. Il faut saluer le courage de cette grande femme qui, de retour d’Europe l’année précédente, avait été atteinte d’influenza et qui dut s’aliter de longs mois. D’ailleurs, elle était dans l’infirmerie la journée fatidique du 6 mai 1890.
Le plan des nouveaux pavillons est un plan à l’européenne adapté à la québécoise. On opte pour un système de chauffage plus efficace et une nouvelle forme d’isolation. L’extérieur des murs est entièrement recouvert de feuilles métalliques peintes en rouge d’où l’appellation populaire de «pavillons rouges». La communication entre les pavillons est assurée par de longs corridors avec pour conséquence la nécessité d’installer une seule cuisine et une seule pharmacie.
Ce n’est qu’en 1901 que les nouveaux bâtiments permanents de l’Asile seront finalement terminés.
Bibliographie
Bellay, A., Hospice de St-Jean-de-Dieu : asile de la Longue-Pointe, Montréal, Arbour et Laperle, 1892
Sœurs de la Providence, Un héritage de courage et d’amour : la petite histoire de l’Hôpital Saint-Jean-de-Dieu à Longue Pointe, 1873-1973, Montréal, 1975
La Patrie, 7 et 8 mai 1890, La Minerve, 7 et 8 mai 1890, L’Opinion Publique, 20 août 1874, Le Monde illustré, 17 mai 1890
Notes
(1) Les sœurs tertiaires sont membres du Tiers-Ordre des Servites de Marie; leurs vœux sont temporaires et renouvelés annuellement. Elles servent d’auxiliaires aux religieuses de la Providence.
(2) «Si vous ne voulez pas obtenir le congé aujourd’hui, vous n’aurez pas besoin de le faire parce qu’il n’y aura pas d’asile demain.» New York Times, 12 mai 1890, Archives de l’Atelier d’histoire Mercier-Hochelaga-Maisonneuve
(3) A. Bellay, p. 23